Conférence – Février 2025

 Le 1er tour du monde de Elcano

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Un public de 48 adhérents était impatient d’écouter notre conférencier Beñat Zintzo-Garmendia qui, avec sa verve et sa fine connaissance du sujet, a présenté la seconde et ultime étape du voyage débuté en 1519 sous le commandement de Magellan. Ce voyage a été poursuivi après sa mort par le Basque Elkano, et a permis de ramener les inépuisables richesses du Sud-est asiatique (Clous de girofle des îles Moluques…) Et de réaliser « par hasard », le premier tour du Monde en bateau, nullement prévu lors de la préparation du voyage.

Le premier tour du monde n’a jamais été programmé par le duo Magellan-Faleiro, ni par Charles Quint. Il n’y avait qu’une double obsession : trouver une route par le sud, « tout en bas » de l’océan Atlantique pour rejoindre la mar del Sur et atteindre les fabuleuses richesses inépuisables du Sud-est asiatique. Cette expédition beaucoup plus longue que prévu (trois ans au lieu de deux ans) débute on ne peut plus mal avec à sa tête l’irascible et secret personnage que se révèle être Magellan. Après bien des tempêtes, des vicissitudes et des souffrances de tous types infligées à tous ses équipages, il parvient à trouver le passage au sud et de là à rejoindre la mar del Sur qu’il dénomme de son propre chef océan Pacifique, tant après les souffrances endurées, ce vaste espace maritime paraissait bien calme. En chemin, pour atteindre ces richesses qu’il connaît déjà fort bien, il fait des haltes pour asseoir notamment l’autorité de Charles Quint.

Peu avant d’atteindre les richesses, Magellan mourra en cours de route en voulant encore faire un exploit totalement inutile. Ne serait-ce pas tout simplement un suicide, tant il est honni par une grande partie des équipages rescapés et qu’il tient peu compte des consignes de Charles Quint ? 20 mois après son départ depuis Séville ne serait-il pas épuisé psychologiquement ? Bref il meurt sans laisser les consignes pour atteindre les richesses convoitées. Encore 7 mois d’errance et de changements de capitaines en raison d’excès, d’incompétences… et c’est l’heure du basque Elkano. 

 

Fin novembre 1521, les deux bateaux rescapés (sur les cinq qui constituaient la flotte initiale), ont atteint leur but et se préparent à entamer le retour, chargés de toutes les richesses échangées. Courageux et/ou téméraire, Elkano choisit une nouvelle route, qui passe à travers toutes les lignes ennemies pour rallier Sévilla, quasiment sans escale. Dix mois plus tard, le 8 septembre 1522, l’équipage qui ne comporte plus qu’une poignée d’hommes débarque sur les quais de Séville. Ils achèvent ainsi, après 3 ans de folles aventures, le 1er tour du Monde, prouvant par la même occasion que la terre était ronde. Ainsi prend fin une erreur vieille de 2 000 ans ! 

 

Tout à sa gloire passagère et pour cause, Elkano pense à lui et à ses hommes mais aussi aux treize membres de son équipage aux mains des Portugais et demandent l’intercession de Charles Quint afin d’obtenir leur libération. . . Sacré Elkano !

 

Remarque : En France, on enseigne toujours que Magellan a fait le tour du monde, alors que c’est Elkano qui l’a réalisé. Par contre, en Espagne, Elkano est bien connu et honoré alors que Magellan est en second plan.