6. LES MOTS DE LA COUR

Califa : Calife, de l'arabe ḫalīf (successeur de Mahomet). C'est le chef de la communauté musulmane. En 750, le dernier calife omeyyade qui régnait à Damas est renversé et toute sa famille massacrée par les Abbassides. Mais le petit-fils du calife a pu s'échapper. En 756, grâce à l'aide de la tribu berbère de sa mère, il renverse l'émir en place en Al-Andalus pour fonder l'émirat Omeyyade de Cordoue.                 


Le Xe siècle marque apogée du régime omeyyade de Cordoue. En 929, l'émir Abd al-Rahman III se proclame calife. C'est le début de l'essor de la civilisation hispano-arabe jusque là très fortement imprégnée d'Orient. 

Mosquée de Cordoue
La deuxième plus grande du monde musulman à l'époque
Près du mihrab se trouve
la maqsura, espace
réservé au calife



Partout autour des palais et des résidences, on trouve des jardins et des fontaines, un avant-goût du paradis. 
Medinat azzahra : Un magnifique palais construit sur la demande du calife, "la ville de Fleur" du nom de l'une de ses favorites, à quelques kilomètres de Cordoue. Il n'en reste aujourd’hui que des ruines.

Il s'y trouvait, dit-on, un bassin rempli de mercure (azogue, de l'arabe azib'aq) qui renvoyait les rayons du soleil dans une salle voisine tapissée d'or, d’argent et de marbre (mármol, de l'arabe marmar) de cristal et d'ivoire (marfil, de l'arabe marmar + fil éléphant).

Alhambra : Du mot Hamrā (La rouge). Le calife, entouré d'une Cour nombreuse, recevait au palais de Cordoue dans un salon semblable. Il avait à ses côtés son chambellan, le commandant des armées et le grand cadi.

Gala : Robe d'honneur, de l'arabe hal'a. Autour du calife, une foule de dignitaires et de courtisans. Le costume des hommes de la cour est une robe longue et ils portent en général un turban. Quand le calife veut distinguer un courtisan, il lui offre une "robe d'honneur" 
Dinero : Argent, monnaie, de l'arabe dinar (monnaie d'or). Les robes étaient faites de tissus de soie brodés d'inscriptions en fil d'or dans les ateliers de l'Etat qui étaient les seuls à avoir le droit de broder de l'or. La frappe de monnaie d'or était le privilège du calife.

Guadalquivir : De l'arabe Alouadalkabir (la grande vallée ou le grand fleuve). Le calife pratiquait la chasse au faucon dans la vallée du Guadalquivir.
Ajedrez : Jeu d'échec, de l'arabe alchatranj. Venu de Chine, ce jeu est d'abord passé par les Indes. Les pièces correspondaient aux 4 forces de l'armée indienne : infanterie (pion), cavalerie (cavalier), éléphants (fou, en arabe alfil), chars de guerre (tours) ; le vizir (reine) et l'expression "échec et mat" vient de l'arabe alcheikh mata (le roi est mort).
Les réunions musicales se multiplient. Les instruments de l'époque sont le laúd (luth, de l'arabe `ūd) et le rabel (de l'arabe rabāba) un instrument très ancien du type violon à 3 cordes.
Il y a également des réunions littéraires. La bibliothèque du calife compte 400 000 ouvrages. Toute l'aristocratie de la ville imite le souverain et constitue des bibliothèques. La renommée de Cordoue attire des maîtres célèbres et des élèves de tous les pays. Cordoue devient le grand centre intellectuel d'Occident.

De tous les savants qui sont passés par Cordoue, si nous ne devions en retenir qu'un, ce serait Ibn Ruchd, juriste, théologien, philosophe et médecin. Il fut cadi de Séville puis de Cordoue sous les Almohades et enfin médecin de la Cour. Il nous est connu sous le nom d'Averroès.
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1. Les mots de la guerre
2. Les mots du langage et de l'écriture
3. Les mots de la religion et de l'identité
4. Les mots de la campagne
5. Les mots de la ville
6. Les mots de la Cour
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