Brujas de Zugarramurdi
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Beñat Zintzo-Garmendia, docteur en Histoire du Pays Basque, nous a transportés, grâce à ses grands talents de conteur, dans le monde irréel des sorcières, avec pour unique but celui de rétablir la Vérité historique fort éloignée des légendes. Cette conférence s'appuie sur son livre "Histoire de la Sorcellerie en Pays Basque - Les bûchers de l'injustice". |
"C'est avant tout le résultat de 35 années de recherche dont 7 consacrées à l'écriture du livre et à la méticuleuse vérification de mes affirmations et la fin de la tournée des 21 villes et villages où je suis allé consulter les archives – de Paris à Madrid en passant par Simancas, Bordeaux, les Landes, Toulouse, Pau et le Pays Basque..."
Même en cette période de vacances, 38 membres sont venus découvrir ce sujet original et ont ensuite partagé le pot de l'amitié.
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Après nous avoir
présenté des généralités fort intéressantes sur le monde des sorciers et
des sorcières, le conférencier nous a entrainés en Navarre, dans cette période de l'Histoire où il suffisait de très peu
pour être accusé de sorcellerie...
A l'aube du XVIIe siècle et sans concertation aucune, débute la même année (1609) à quelques mois d'écart deux terribles chasses aux sorcières en Pays Basque :
– L'une dans le Labourd soumis à la justice royale d'Henri IV désignant lui-même deux commissaires royaux, deux laïcs du parlement de Bordeaux,
– l'autre débutant dans le royaume de Navarre d'Espagne puis se répandant telle une traînée de poudre à la quasi-totalité du Pays Basque Sud ou d'Espagne, dans les années qui suivent. Là, c'est la terrible justice inquisitoriale qui va s'occuper de mener cette chasse, selon son schéma habituel. Pourtant l'Inquisition sera beaucoup plus magnanime dans sa répression que la justice laïque française, absolument apeurée et persuadée de combattre le diable.
A l'aube du XVIIe siècle et sans concertation aucune, débute la même année (1609) à quelques mois d'écart deux terribles chasses aux sorcières en Pays Basque :
– L'une dans le Labourd soumis à la justice royale d'Henri IV désignant lui-même deux commissaires royaux, deux laïcs du parlement de Bordeaux,
– l'autre débutant dans le royaume de Navarre d'Espagne puis se répandant telle une traînée de poudre à la quasi-totalité du Pays Basque Sud ou d'Espagne, dans les années qui suivent. Là, c'est la terrible justice inquisitoriale qui va s'occuper de mener cette chasse, selon son schéma habituel. Pourtant l'Inquisition sera beaucoup plus magnanime dans sa répression que la justice laïque française, absolument apeurée et persuadée de combattre le diable.
En Navarre, le paisible et minuscule village de Zugarramurdi voit sa sérénité troublée par une étrangère au village, revenue du Labourd voisin, "gangrené" par les sorcières... Tout débute fort accidentellement par une anecdote de mauvais goût et une affirmation gratuite d'une jeune domestique d'origine Labourdine. Ce qui aurait pu demeurer comme une histoire de commérage va être repris par un puissant qui s'en fait l'écho auprès des inquisiteurs de Logroño, la ville où réside le tribunal inquisitorial dont le ressort juridictionnel s'étend notamment à l'ensemble du Pays Basque Sud. C'est sans entrain débordant ni grande conviction que les deux inquisiteurs débutent une enquête qui sera parmi les plus fameuses d'Espagne et aboutira à la célèbre réputation si ce n'est internationale, du moins à l'échelle de l'Espagne, des "sorcières basques". Au point qu'au fil des siècles cette affirmation devient une tautologie véridique ! (cf par ex. le film "Les sorcières de Zugarramurdi").
Lors de cette chasse en Navarre quelques rares hommes courageux, lucides, rationnels vont semer les premiers doutes sur la réalité de la sorcellerie, au point que ces procès finiront par convaincre la Suprema (l'Inquisition Générale de tout l'empire espagnol) de reprendre l'enquête à zéro, de stopper tous les procès et enfin d'interdire toute condamnation à mort pour ce crime irréel !
Pour en savoir plus :
Le livre de Beñat Zintzo-Garmendia aux Editions Privat
(28 chapitres, 800 pages, 20 photos)
(28 chapitres, 800 pages, 20 photos)
Site de l'auteur : zintzo-garmendia.com
“Sorginen Lezea” constitue un complexe karstique superficiel impressionnant situé à moins de 500 m du centre-ville de Zugarramurdi. La cavité principale est traversée par un cours d’eau, dénommé la "Rigole de l’Enfer" ou "Infernuko Erreka". Le nom de cet ensemble fait référence aux fêtes païennes qui avaient lieu dans quelques-unes de ces salles dans l’Antiquité et qui, lors du procès inquisitorial de 1609 à 1614, ont été présentées comme une preuve évidente du fait qu’à Zugarramurdi avaient lieu des actes où la sorcellerie était exercée.