Las Brigadas Internationales : “El regreso”
Le second volet du film
« L'espoir pour mémoire » a donné la parole aux anciens des Brigades Internationales afin qu'ils témoignent de leur retour dans leurs pays respectifs et des conséquences de leur engagement. |
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Les 33 adhérents présents ont écouté avec grand intérêt, le conférencier Juan Jimena présenter la deuxième partie du remarquable documentaire de Jorge Amat « L'espoir pour mémoire : El regreso ». Après la projection de ces émouvants témoignages, un débat s'est ouvert et a permis de nombreux échanges, enrichis par les apports du conférencier et des participants.
Présentation
Le premier volet du film parlait de l'action des Brigades Internationales sur le terrain de la guerre civile espagnole. Dans ce second volet, nous allons voir et écouter les témoignages d'anciens « brigadistas », pour la plupart communistes, de différentes nationalités – Français, anglais, belge, italien, États-uniens – encore vivant(e)s en 1993. Aucun, aucune n'a le moindre regret de son engagement, qui était à la hauteur de la lutte sans merci contre le fascisme et qui fut un sacrifice immense.
- un brigadiste sur deux a laissé sa vie en Espagne ;
- le retour dans leur pays natal a été une autre épreuve tant la suspicion était à son comble.
Il est nécessaire de replacer ces faits dans le contexte national et international de l'époque en partant au moins de la première guerre mondiale 1914/1918 qui fut un traumatisme sans précèdent en Europe :
- des millions de morts, blessés, mutilés ;
- l'humiliation des Allemands vaincus par la France, l'Angleterre et Etats-Unis ;
- l'esprit de revanche, la montée du fascisme, par la volonté d’Hitler de conquérir toute l'Europe, quel qu’en soit le prix, et même d'envahir l'Union Soviétique ;
- le fascisme italien de Mussolini.
Pendant la guerre d'Espagne 36/39, l'abandon de la République espagnole par les démocraties française et anglaise et le suivi scrupuleux de leur non-intervention laissa le champ ouvert au déploiement des forces fascistes allemandes et italiennes qui œuvraient en plein jour ! L'aide matérielle et humaine fut pratiquement gratuite, et à la hauteur des enjeux : la victoire à tout prix.
De plus, ce fut un vaste champ d'expérimentation stratégique employés plus tard pendant la guerre de 39/45 (ex : bombardement de terreur à Guernica) malgré l'aide conséquente et rétribuée de l'Union Soviétique qui s'arrêtera avec le départ des héros des Brigades Internationales en octobre 1936. Tout ceci a permis la victoire du fascisme espagnol : le franquisme.
Après la projection du film
Au-delà de l'émotion de tous ces héros de guerre qui ont fait l'histoire, il est nécessaire de prendre du recul, et considérer ce qui n'est pas dit – c'est à dire l'horreur des combats, des morts et des blessés, reconsidérer les structures dominantes du pouvoir qui manipulent les sentiments de justice et de lutte – par exemple, les Brigades Internationale ont été créées à l'initiative du Comintern puis dirigées par quelques hommes en relation avec la police secrète de Staline.
L'horreur de la guerre, cette permanence de la guerre dans toute les cultures et ceci depuis au moins 10 000 ans ? La responsabilité de l'homme, du masculin. Et des réflexions profondes a ouvrir sur ce sujet.
Lecture d'extraits du livre de Svetlana Alexievitch – prix Nobel de Littérature 2015 – « Les cercueils de zinc », témoignage direct des combattants soviétiques en Afghanistan, pays envahi par l'armée rouge entre 1979 et 1989.
- Page 94 : un médecin militaire s'exprime sur son engagement.
“Je me suis souvent demandé pour pourquoi j'y étais allé. Il y a cent réponses à cette question, mais la principale, on la trouve dans ce poème, seulement je ne me rappelle plus son auteur. Il est deux choses qui comptent en ce monde : d'abord les femmes, et ensuite le vin, pourtant, aux yeux des hommes, plus douce que les femmes, meilleure que le vin, il y a la guerre.”
- De mémoire :
“Quand les gars se font tuer les victimes sont les mères qui récupèrent les cercueils de zinc. Certaines en deviennent folles.”
- Page 103 : le témoignage d'un capitaine, pilote d'hélicoptère.
« un éclair... une gerbe de lumière... et puis c'est tout... Ensuite c'est la nuit, les ténèbres... J'ouvre un œil et je suis le mur de regard : où suis-je ? A l'hôpital... ensuite je vérifie si mes mains sont en place... Oui... Plus bas... Je fouille... ça s'arrête un peu vite... je suis un peu court... C'est clair, je n'ai plus de jambes... »Faire la différence entre les gens engagés, sincères et les raisons d'état, la manipulation des masses, des individus, l'organisation pour prendre et garder le pouvoir. Marx a prôné la dictature du prolétariat, la prise du pouvoir par les armes si nécessaire, la hiérarchie. D’autres philosophes tels que Fourier avaient une pensée sociale plus portée vers l'autogestion, le quotidien, l'entraide, les associations.
Conclusion
Il serait judicieux de s'interroger sur les responsabilités des hommes, des masculins sur l'état de guerre, sur le pouvoir de destruction.
La vraie souffrance pendant les combats, de tous les combats de guerre.
Le pourquoi des guerres.
Sur l'horreur des attentats.
Sur l'avenir de l'espèce humaine.
Juan Jimena